Riva Super Ariston : sous le vernis, la vérité du bois. On croit tout savoir des Riva. On croit qu’ils n’ont plus rien à prouver. Et pourtant, ce Super Ariston, star italienne en Provence, cachait bien son jeu. Pont délaminé, capots à refaire, précisions millimétrées… Un chantier exigeant, sans droit à l’erreur. Travailler un Riva, c’est dialoguer avec un mythe. Et lui redonner vie sans trahir son âme. Restaurer une icône, un défi à la hauteur de sa légende Certains bateaux sont des œuvres d’art. Le Riva Super Ariston en fait partie. Quand ce runabout mythique est arrivé à l’atelier, l’objectif était clair : restaurer sans dénaturer. Chaque latte, chaque finition, chaque ligne compte. Coque, vernis, accastillage : on vous raconte comment nous avons redonné à ce Riva tout son éclat… sans jamais trahir l’esprit du chantier Riva. Pour ceux qui aiment la belle mécanique navale et le bois parfaitement verni.
Icône absolue du design nautique italien, le Riva Super Ariston est le bateau que tout le monde connaît, même sans s’y intéresser. Avec ses lignes, son pont verni et son moteur puissant, ce runabout de luxe symbolise la perfection artisanale italienne des années 60‑70.
Quand un propriétaire de Cassis confie à Vent d’Ouest la restauration du pont arrière et des capots moteur de son Super Ariston, c’est bien plus qu’une réparation : c’est un hommage au mythe Riva, mené avec passion et minutie.
Derrière son apparence impeccable et ses vernis miroir, le Riva cache une construction étonnamment épurée. Pas de secret magique : des petites sections de bois, beaucoup de colle et une grande rigueur d’assemblage.
Cette découverte a surpris l’équipe de Vent d’Ouest, qui s’attendait à des techniques plus complexes. Un rappel que le raffinement se cache souvent dans la simplicité… à condition de la respecter à la lettre.
Le projet initial prévoyait 150 heures de travail pour restaurer le pont arrière, plaqué en sapelli et acajou, décoré de liserés en sycomore.
Problème : après 30 à 40 ans, les colles d’époque (résorcine) avaient perdu toute adhérence.
Résultat : délaminage complet du pont et nécessité de tout remplacer sur environ 3 m².
Mais lors du démontage, deux autres zones critiques sont apparues :
les capots latéraux du moteur, eux aussi délaminés et affaiblis. Ils ont donc été refaits intégralement en lamellé-collé, avec du sapelli pour remplacer l’acajou, dans le respect du ton et du style d’origine.
Sur un Riva, impossible d’improviser.
Chaque côte, chaque espacement de latte, chaque essence de bois doit correspondre au cahier des charges original. Le pont neuf a donc été commandé en Italie, auprès d’un fournisseur agréé, pour garantir l’espacement exact des liserés blancs et rouges selon les standards Riva.
La colle a été modernisée — colle époxy au lieu de la colle résorcine d’époque — pour garantir la durabilité sans trahir l’esthétique.
« Sur un Riva, on ne triche pas : la moindre erreur se voit, la moindre approximation fait perdre l’âme du bateau. »
Ces contraintes, loin de freiner Vent d’Ouest, ont renforcé son exigence et confirmé sa capacité à restaurer des bateaux de prestige avec un soin digne de l’atelier italien.
Chaque opération a été menée en hangar, le bateau étant facilement transportable (8 m sur remorque).
Chaque élément non concerné par la restauration — pare‑brise, accastillage chromé, vernis existants — a été soigneusement protégé et isolé.
Les coupes du bois, notamment sur les capots à double courbure, ont demandé des outils impeccables et un travail d’orfèvre.
Résultat : 100 heures supplémentaires ont été nécessaires pour terminer ces capots complexes à la perfection.
Pour Vent d’Ouest, travailler sur un Riva Super Ariston est un symbole fort :
la preuve qu’un chantier artisanal provençal peut allier savoir‑faire traditionnel et exigence du luxe nautique.
Le propriétaire, ravi de pouvoir suivre le chantier au quotidien, a particulièrement apprécié la proximité géographique : pas besoin d’envoyer son bateau en Italie ou sur la Côte d’Azur.
Une économie de transport, mais surtout une relation humaine directe, avec des explications techniques et des échanges passionnés.
Ce chantier emblématique a aussi servi de base de réflexion pour les projets récents du chantier Vent d’Ouest, notamment le prototype à motorisation électrique actuellement en construction.
Inspiré des formes élégantes des canots automobiles des années 70, ce prototype reprend le tulipage et le frégatage typiques des Riva, tout en intégrant des technologies modernes et durables.
